1986 - 1991: Les années Plaziat
Après une « ferme » réunion de la commission de sécurité sur le stade qui s’acheva avec la réplique sans appel de Gérard Castagnéra, le maire, répondant à l’un des protagonistes qui émettait quelques réserves, - « vous, c’est non, moi c’est oui ! » -, Talence se découvre un nouvel héros, Christian Plaziat (23 ans) reconverti au décathlon après des débuts tonitruants dans les sauts : champions de France cadet puis junior (2,20m) de la hauteur, et plus tard 7,90 m en longueur (1990) puis 5,10m à la perche (1994).
« Je me suis toujours senti bien à Talence et même si je suis ravi, aujourd’hui, dans le haut Beaujolais, je regrette d’avoir quitté Bordeaux et sa région. J’y étais bien, en famille, et pas seulement parce que ma grand-mère était de Saint-Emilion. J’avais signé deux ans à l’UST (1994-95) où j’aurais pu transmettre, mais la vie, et ce qu’on en fait à 30 ans, en a décidé autrement. Après les Jeux de 1996, j’ai tenu à faire mon dernier déca’ à Talence (10 ° avec 8026 points) » souligne l’athlète aux 40 décathlons autour de 8000 points, 4° des Mondiaux de Rome (1987), 5° des JO de Séoul (1988) puis 6° des Mondiaux de 1993 et 1995, champion d’Europe en 1991, champion du monde en salle en 1995, le tout pour encadrer un impressionnant palmarès talençais : vainqueur pour ses débuts à 23 ans (1986), il y ajoutera quatre victoires consécutives (1988, 1989, 1990 et 1991) agrémentées de deux deuxièmes places (1987 et 1993). Et puis surtout deux records de France, en 1988 et en 1990*. « Quand je suis parti en 96, il y avait 12 000 spectateurs pour les deux jours et ils étaient là pour moi… Inoubliable. Je serai toujours un fidèle du Décastar. » Bravoure, panache, l’homme n’a sans doute pas un palmarès international à la hauteur de son talent, mais l’athlète était réellement d’exception.
* (10.55 au 100m, 7,78m en longueur, 13,87m au poids, 2,10m en hauteur, 48.27 au 400m, 14.06 au 110m haies, 45,24m au disque, 4,90m à la perche, 54,56m au javelot, 4.26.11 au 1500m)